Rapport sur les diplômes de travail social : l'analyse de la FNEJE

La Commission paritaire consultative (CPC) a remis , il y a quelques semaines,  son rapport sur la réarchitecture des diplômes du travail social à Ségolène Neuville, la secrétaire d’état chargée  des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
Vigilance malgré le passage du diplôme d’EJE en niveau 2.
La FNEJE (Fédération  nationale des éducateurs de jeunes enfants) vient de prendre officiellement position sur les principales recommandations du rapport. La FNEJE prend acte et s’en félicite  que le diplôme d’EJE (comme les autres du secteur d’ailleurs) soit rehaussé au niveau 2  avec le passage en catégorie A dans la fonction publique. Cependant, prudente elle précise : « il ne faudrait pas que cette disposition cache de futures économies plus insidieuses ». Et demande en conséquence « que soit modifié l’article R2324-41 du code de santé Publique relatif aux conditions d’accueil des enfants de moins de 6 ans  en garantissant au moins un poste d’EJE à temps plein pour 25 enfants dans les EAJE hors temps de direction. ». Alors qu’actuellement le Code de Santé Publique ne prévoit qu’1/2 poste d’EJE par 25 places. En clair, la FNEJE se demande si ce passage au niveau licence n’aura pas pour effet de cantonner les EJE à des postes de direction … et ce d’autant plus que le rapport évoque la possibilité de passer les auxiliaires de puériculture  en niveau 4. Or la FNEJE, rappelle que le métier d’EJE, de par sa formation très complété, est le plus adapté pour accompagner  le jeune enfant et sa famille. Ce que d’ailleurs relevait aussi le rapport Giampino.
Une spécialisation dés le début de la formation
Quant à l’organisation des formations avec un socle commun de compétences et de connaissances à tous les diplômes de niveau 3 du travail social, la FNEJE n’y est pas opposée. Et souligne d’ailleurs que le contenu proposé est « pertinent ».  Mais elle demeure prudente et sera vigilante pour que soit préservé « l’identité professionnelle de chaque métier ». Or s’inquiète-telle, dans le projet de la CPC « la spécialisation n’est introduite qu’en fin de parcours». La FNEJE, elle, préconise «d’engager la spécialisation dés le début du parcours de formation, en alternance régulière avec des temps de formation en socle commun».
La filière famille-petite enfance », une reconnaissance d’un métier spécifique
Trois filières sont crées. Les EJE très logiquement se retrouve dans la filière « famille-petite enfance ». « La  création de cette filière remarque la FNEJE est une juste reconnaissance de l’importance de notre métier à la frontière entre l’éducatif et le social. ». Et de poursuivre « … les professions exerçant dans le champ de la petite enfance s’inscrit dans une approche socio-éducative complétée par une approche sanitaire et sociale. (…). Aussi les infirmières-puéricultrices doivent entrer dans cette filière ». Tout comme la filière management  devrait être commune aux deux professions.
La FNEJE entend donc rester vigilante dans les mois à venir qui seront décisifs  pour les contenus et organisations des formations puisque la refondation des diplômes doit être effective à la rentrée 2018.  La FNEJE devrait pouvoir compter sur le soutien du Ministère de l’Enfance, des Familles et des Droits des femmes qui , lui aussi souhaite rester vigilant pour que la spécificité du métier d’EJE soit préservée et que le socle commun  aux métiers de la petite enfance en cours de définition par ses services soit dans sa totalité  pris en compte dans la formation proposée.

 
Article rédigé par : C.L
Publié le 06 novembre 2016
Mis à jour le 06 novembre 2016