Substances chimiques dans les couches pour bébé : le gouvernement donne 15 jours aux fabricants pour réagir

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier un avis concluant « qu’un risque sanitaire associé à la présence de certaines substances chimiques dans les couches pour bébés ne peut être exclu ».

Un rapport sévère pointant un risque sanitaire
C’est en 2017 que la Direction Générale de la Santé et la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) avaient saisi l’Anses à propos des couches pour bébés. Les deux directions souhaitaient avoir une évaluation précise et rigoureuse des risques liés à la présence de substances chimiques dans les couches jetables pour bébé. Il est vrai que régulièrement les associations de consommateurs tirent la sonnette d’alarme publiant des bancs d’essai et tests assez inquiétants. L’avis de l’Anses est sévère : il révèle que certaines substances chimiques (dont du glyphosate, des PCB et HAP) présentes dans les couches jetables, le sont dans des quantités ne permettant pas d’exclure un risque sanitaire lié au port des couches. La migration de ces substances vers la peau des bébés se faisant via les urines. Et recommande pour limiter l’exposition des jeunes enfants à ces substances chimiques préoccupantes et à leur danger potentiel que des actions de nature à les éliminer ou les réduire soient mises en œuvre par les fabricants.

Trois ministres interpellent les fabricants de couches
Dès lors trois ministres - François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et des Finances, suivant les recommandations de l’Anses, demandant aux professionnels « la mise en œuvre rapide d’actions correctives ». Ils attendent que sous 15 jours les fabricants de couches aient pris des décisions permettant « d’assurer la sécurité des produits qu’ils mettent sur le marché » comme le code de la consommation l’impose. A eux donc, de réévaluer l’usage de certaines substances, de mieux contrôler la qualité des matières premières utilisées et éventuellement de modifier les procédés de fabrication pouvant être à l’origine de la formation de certaines substances.

Des contrôles renforcés
Dans un communiqué commun, ils annoncent que les contrôles du marché des couches pour bébés par la Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) seront renforcés. Ils permettront  ainsi dès 2019 de vérifier si les engagements pris par les professionnels sont effectivement mis en œuvre et permettent s’assurer la qualité et la sécurité des produits. Par ailleurs la France va au niveau de l’Union européenne, oeuvrer pour que la réglementation REACh (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits Chimiques) évolue et permette de restreindre la présence de certaines substances chimiques dans les couches.
Enfin les études complémentaires demandées par l'Anses dans son rapport seront lancées sans délai.


Consulter l'avis et le rapport d'expertise collective de l'Anses
Source 
: communiqué de presse des ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l’Economie et des Finances
Article rédigé par : C.L
Publié le 22 janvier 2019
Mis à jour le 23 janvier 2019