Rougeole : l’importance de la vaccination

Maladie en recrudescence, la rougeole est très contagieuse notamment dans les lieux d’accueil où les enfants peuvent se la transmettre facilement. La vaccination fortement recommandée, que ce soit pour les petits ou en rappel pour les adultes qui n’ont eu qu’une seule injection, est depuis le 1 janvier 2018 obligatoire. Le point avec le Dr Aida Agoubi-Msaddek, médecin de crèche référente pour Crescendo.
Des symptômes bien visibles
La rougeole est une maladie d’origine virale très contagieuse, qui se transmet surtout en hiver et au printemps. Elle s’attrape par la salive ou en contact direct avec les sécrétions nasopharyngées des personnes atteintes. Il faut compter 12 à 14 jours de période d’incubation. « La rougeole se manifeste par un accès de fièvre, pas forcément élevée (38,5° ou 39° de température) et des éruptions cutanées maculopapuleuses de deux types : soit des traces rouges, soit des boutons, ou bien les deux », explique le Dr Agoubi-Msaddek. Dans sa forme typique, les éruptions commencent par apparaître sur le visage, avant de s’étendre au corps jusqu’aux extrémités. Mais il peut arriver qu’elles soient localisées, et dans certains cas une tâche blanche survient au milieu des joues, appelée « le signe de Köplik ». « Si ça arrive, vous êtes sûrs que c’est la rougeole », souligne le médecin. Une personne atteinte de rougeole peut aussi montrer des symptômes similaires à ceux d’un rhume : yeux qui pleurent, nez qui coule, fatigue, toux… Les signes durent environ une semaine.

Pas de traitement sauf en cas de complication
« En cas de rougeole, on traite seulement les symptômes (fièvre, rhinite, toux, etc) ou les complications qui correspondent le plus souvent à des infections pulmonaires, cérébrales, ORL ou ophtalmologiques », précise le médecin. On prescrit alors des antibiotiques et de l’oxygène en cas d’insuffisance respiratoire. S’il n’y a pas de complication, les symptômes disparaissent naturellement en quelques jours ; on peut éventuellement donner du doliprane pour la fièvre. A noter : les enfants contractant la rougeole développent rarement des complications (en dehors des enfants de moins d'un an), comparé aux adultes qui y sont sujets dans 50% des cas.
La rougeole peut être un cas d’éviction en crèche, mais seulement sur avis médical : si on suspecte un enfant d'avoir contracté la maladie, les parents doivent l’emmener au plus vite consulter le médecin pour poser le diagnostic, qui aura alors l’obligation de faire une déclaration à l’Etat. Deux raisons : cela permet de surveiller la maladie (épidémiologie) et à la PMI de prendre en compte les personnes en contact avec la personne malade.

La vaccination, la meilleure prévention
« On agit surtout en prévention » insiste le Dr Agoubi-Msaddek. Pas obligatoire mais fortement recommandée, la vaccination s’effectue en deux injections : une première à 12 mois et un rappel entre 15 et 18 mois. Ce vaccin (rougeole-oreillons-rubéole) en deux temps permet une efficacité d’immunisation de 90 à 95%. Avant l’âge de 12 mois, il est possible d’injecter à un bébé des anticorps pour renforcer son système immunitaire, s'il a été en contact avec une personne malade. Et il est conseillé d’isoler les sujets qui ont contracté la maladie.
« On insiste beaucoup sur la vaccination notamment dans les crèches, pour préserver les enfants et la collectivité » explique-t-elle. « Plus il y a de personnes vaccinées moins la maladie se répand. Il faut aussi préserver les enfants qui n’ont pu recevoir le vaccin : les enfants de moins de 12 mois mais également les enfants dont les parents refusent le vaccin. Il y a en effet des parents encore très méfiants à son égard ». C’est une des raisons pour lesquelles on constate une recrudescence de la maladie depuis une dizaine d’années. Autre facteur, jusqu’aux années 80, une seule injection était pratiquée et l’efficacité d’immunisation était seulement de 70%. Des adultes, notamment des professionnels de la petite enfance, contractent ainsi la maladie bien qu’ils aient été vaccinés. Il leur est donc recommandé de faire une deuxième injection.
Comme il est précisé sur le site de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), « l’éradication de la rougeole en France ne peut être atteinte que si au moins 95 % de la population reçoit deux doses de vaccin ». Une maladie qui entraîne encore dans de rares cas le décès des patients…


A ne pas confondre avec...
La rubéole
La roséole
La varicelle
Article rédigé par : Armelle Bérard Bergery
Publié le 12 mai 2017
Mis à jour le 19 mars 2018