Soutenez-les ! Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

manifestation petite enfance
Voilà, j’y étais ce 28 mars, un beau rassemblement. Je dirais 1000 personnes voire plus ... pour la police cela devrait être 500 personnes. Je ne sais pas si jeudi soir il y eu quelques reportages télé... Mais j'en doute... Ou alors quelques minutes sans plus de développement. Ce n’est pas un sujet vendeur, accrocheur, semble-t-il, même pour les journalistes. Cinq voire dix véhicules de police autour du Ministère. Quand même pour des personnes qui s'occupent des couches, c’est pas mal !

Ce que l'on sait déjà, c'est que le ratio 40-60 ne changera pas, ils ne le modifieront pas et ils ont l'air satisfait, contents d'eux. Ils devraient avoir honte de ne pas revenir sur ce ratio, qu'une ancienne soi-disant ministre avait modifié, déjà en maintenant ceci, ils affirment que la qualité d'accueil n'est pas importante. C'est pathétique, attristant.

Pour les autres orientations, rien n'est fait, ils devraient proposer un document de réflexion au mouvement Pas de bébés à la consigne. Que de temps perdu ! Le « comment gagner du temps » pour éteindre la colère est quand même une grande spécialité française.
Il serait aussi vraiment respectueux pour les professionnels de la petite enfance et pour les enfants que les taux d'encadrement comme dans d'autres pays soient revus à la baisse (soyons clairs moins d’enfants par professionnels pas l’inverse !), la théorie de l'attachement si chère à Mr Cyrulnik serait enfin correctement mise en application.
Je dis parfois, et je sais que cela n'a pas été bien vu dans certains lieux, qu'un bonobo est plus précieux qu'un enfant. Chez nous, une auxiliaire s’occupe de cinq bébés. En Afrique dans les orphelinats pour bonobos, un adulte-référent (un humain) prend en charge seulement deux bébés bonobos. Nos bébés n’ont pas moins de valeur que les bonobos ?

J'aimerais profiter de cette première chronique du mois d’avril qui n’est pas un poisson d’avril, je précise, pour revenir sur deux points évoqués dans ma lettre ouvert au Président de la République.

1/ Quand je demande le « le rattachement de la petite enfance à l'éducation nationale » : je précise que ce n'est pas pour prendre les mauvais côtés de l'Éducation nationale comme par exemple mettre en place des programmes dans la crèche… Non, c'est plutôt dans l’idée de faire reconnaître les lieux d’accueil du jeune enfant comme des vrais lieux éducatifs, faire reconnaître que les moins de trois ans sont importants.

2/ Quand je demande « d’uniformiser le cadre » en incluant les Mam, je ne parle pas des Mam en termes pédagogiques. Il y a des mam magnifiques avec des assistantes maternelles exceptionnelles, je le sais, j'en accompagne plusieurs en autres sur la ville de Marly. Cette catégorie professionnelle n'est pas gâtée non plus actuellement. Non je veux tout simplement dire qu’il serait bien que dans les crèches aussi un professionnel puisse être avec seul avec 4 enfants.
En crèche aussitôt qu'il y a 1 enfant, il faut être deux et ceci complique fortement les plannings, des casse-têtes pour les directrices.

J'aimerais terminer cette chronique en appelant les grands noms de la psychologie, des relations humaines, de l'éducation, de la petite enfance à soutenir - et à le faire savoir - ce mouvement. Cela peut-être permettrait aux professionnels, ces artistes, d'être entendus. Donc, Mmes Giampino, Rappoport, Rasse, Schulz et MM Cyrulnik, Ben Soussan, Appell, Golse, Epstein… Et chers chroniqueurs et chroniqueuses de ce site, merci d'être avec eux !

Je sais bien sûr, tout le travail que vous faîtes, que vous travaillez dans l'ombre, mais là il y a urgence.
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 31 mars 2019
Mis à jour le 03 avril 2019
Ne devalorisons pas ces professions qui sont importantes pour l avenir de nos enfants