Dérives des crèches privées : les trois propositions de l’Unaf pour « assainir le système » 

L’Unaf a publié le 19 septembre un communiqué pour alerter suite à la parution du livre de Victor Castanet « Les Ogres ». L’association propose des solutions concrètes pour pour « garantir le déploiement du Service public de la Petite enfance ».

« Les Ogres », le livre choc de Victor Castanet  que nous décryptons dans cet article, continue de faire réagir.  C’est au tour de l’Unaf de tirer la sonnette d’alarme dans un communiqué publié le 19 septembre et son constat est on ne peut plus sévère. « Les crèches privées lucratives sont à la fois accélérateur, symbole et symptôme de la crise du secteur de la Petite enfance. » Pour l’association représentant l'intérêt des familles, la mainmise du secteur privé lucratif sur l'accueil collectif a eu des conséquences délétères à tous les niveaux. :  
  • « Augmentation des inégalités d’accès dans les territoires, les crèches privées lucratives s’installant principalement là où leur future clientèle est 'solvable' »
  •  « Captation des financements publics par le secteur marchand »
  • « Restes à charge exorbitants pour les familles, parfois 1 000 € par mois pour une place en crèche.» 
  • «  Logique de rentabilité au détriment de la qualité de l’accueil et de la sécurité des enfants.»

Face à ce constat, l’Unaf propose des solutions 

Pour l'association, « si les pouvoirs publics ont entamé des améliorations (revalorisation des métiers, réduction de l’investissement en faveur des micro-crèches Paje et évolution de la PSU en 2025), ils n’ont pas encore pris les décisions qui s’imposent pour assainir le modèle économique des crèches, et en particulier celui des crèches à but lucratif ». Et les plus urgentes sont au nombre de trois. L'Unaf demande : 
  • La limitation du coût pour les familles dans toutes les structures financées sur fonds publics, « en généralisant le barème des participations familiales en fonction des revenus et en plafonnant le reste à charge des familles, aujourd’hui trop élevé y compris dans le secteur non marchand.»
  • La suppression progressive du Cifam (Crédit impôt famille) pour les entreprises comme le demandent l’Igas et l’IGF. La fin du Cifam a aussi été préconisée par la commission d'enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches.
  •  Le respect des taux d’encadrement en limitant les dérogations à la formation. « Il faut mettre fin aux dérogations dont les crèches « low cost » se sont largement emparées.», alerte l'association. 
Article rédigé par : Candice Satara
Publié le 23 septembre 2024
Mis à jour le 23 septembre 2024