Pour ce nouveau volet de l’étude portant sur 77 208 personnes "avec infection aiguë par le Sars-CoV-2", les chercheurs se sont intéressés à une période de 4 mois soit du 1er octobre 2020 au 31 janvier 2021. Ils ont aussi comparé « les comportements de 8 702 de ces cas avec ceux de 4 351 témoins identifiés par IPSOS et appariés sur l’âge, le sexe, le lieu, et la date. » Voici ce qu’il faut en retenir.
Où se contamine-t-on ?
Sans surprise, les repas pris lors de réunions privées avec famille élargie et amis ou professionnels arrivent en tête des situations à risque élevé de transmission du virus. L’Institut Pasteur précise que « 45% des personnes infectées connaissent la personne source qui les a infectées. » Les auteurs de l’étude ont noté que l’augmentation du risque avait été moindre entre octobre et janvier, « témoignant sans doute d’une meilleure gestion des risques par les participants lors de ces réunions. »
Quels sont les facteurs favorisants ?
L’infection est beaucoup plus fréquente à l’intérieur et fenêtres fermées. Les infections hors domicile dehors ne concernant que 5% des cas.
Les chercheurs ont noté que les personnes ne s’isolent pas dès le début des symptômes mais attendant le résultat du test. L’isolement a lieu dans 98% des cas vis-à-vis des personnes extérieures. A l’intérieur du foyer, seuls 60% des personnes le mettent en place.
L’école primaire n’entraîne pas de sur-risque d'infection
Si le fait d’avoir un enfant scolarisé représente un sur-risque d’infection pour les adultes du foyer, cela concerne principalement ceux gardés par une assistante maternelle (+39%) et ceux qui vont au collège (+27%) et au lycée (+29%). Les professeurs des écoles et instituteurs font d’ailleurs partie des professions les moins à risque de contamination. A noter toutefois : les infections au domicile, entre enfants de moins de 11 ans et adultes augmentent depuis janvier.
Sans surprise, le télétravail protège (-24% pour le télétravail partiel, -30% pour le télétravail total par rapport à des personnes effectuant le même travail en bureau). Au sujet des déplacements, les transports en commun n’ont pas été associés à un sur-risque d’infection. Le co-voiturage l’a été (+58%).
Gestes barrières, masque et isolement
Les chercheurs de Pasteur insistent sur la source principale de contamination, à savoir les rencontres familiales en milieu fermé sans respect des gestes barrières. Ils réitèrent les conseils anti-contamination comme le port du masque, les gestes barrière et l’isolement, même au sein du foyer, dès le début des symptômes.
Tant que les gestes barrières sont respectés, la fréquentation des lieux publics (commerces, salles de cours, amphithéâtres, lieux de culte, et salons de coiffure) n’est pas été associée à un sur-risque d’infection dans l’étude. De même, pas de risque accru pour le sport en extérieure tant que la distance physique est respectée.
Plus d’épidémies dans les crèches avec les variants ?
Les résultats, insistent les auteurs de l’étude, pourraient être remis en question par les variants anglais, sud-africains et brésiliens sur le territoire français. Le variant anglais étant environ 50% plus transmissible que le virus traditionnel et la durée d’excrétion virale supérieure. Notamment au sein des crèches et des écoles maternelles et élémentaires où nos voisins européens ont rapporté des épidémies « qui n’avaient pas été rapportées jusqu’à présent, sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’une meilleure surveillance dans les écoles, d’une circulation visible car ces lieux sont souvent les derniers à rester ouverts en cas de circulation active du virus en communauté, ou d’un tropisme particulier du virus pour les enfants. »
Source : www.pasteur.fr
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