Des adhérents marseillais d’Accent petite enfance sonnent le tocsin

Très inquiets quant à l’avenir de leurs structures associatives, cinq adhérents marseillais d’Accent petite enfance ont écrit une lettre à la direction de la Pmi, au DG de la Caf des Bouches-du-Rhône et à l’élue petite enfance de la ville, Sophie Guérard, afin de les alerter sur leur situation plus que précaire et leur demander une rencontre dans les plus brefs délais.
 
Les termes employés par La Maison de la Famille, l’Association Léo Lagrange, Poussy crèche, Sauvegarde 13 et la Fondation d’Auteuil Petite Enfance dans ce courrier sont forts. C’est un véritable appel au secours lancé à la PMI, la Caf et Sophie Guérard. « Gestionnaires d'une vingtaine de crèches sur la Ville de Marseille pour un agrément global de plus de 1000 places, nous nous associons aujourd'hui pour vous alerter sur la situation des crèches associatives de la Ville qui rencontrent depuis quelques mois une crise multifactorielle sans précédent. Malgré de nombreuses alertes sur les difficultés rencontrées, nous nous trouvons au bord de la rupture », écrivent-ils ainsi. Ou encore « Force est de constater que depuis quelques mois, nous faisons face à une détérioration de notre cadre de travail jamais encore connu depuis 20 ans. »
 

La pénurie de professionnels de la petite enfance et les « injonctions paradoxales épuisantes »
Après avoir pointé du doigt la pénurie de professionnels de la petite enfance qui les impacte considérablement, ils dénoncent toutes les « injonctions paradoxales épuisantes » qu’ils subissent depuis plusieurs années, à savoir :
 
  • "Proposer des offres les plus adaptées aux besoins des parents alors que les modalités de calcul des prestations se rétractent
  • Former du personnel alors que nous ne pouvons pas les remplacer et que les financements sont limités à portion congrue
  • Assurer une continuité de service avec des obligations de diplômés alors qu'il n'y en a plus aucun de disponible
  • Revaloriser les salaires alors que les financements associés ne sont pas clairement définis et la trésorerie sans cesse sollicitée.
  • Motiver les professionnelles à travailler alors que les conventions collectives considèrent l'absence autant que la présence au travail.
  • Etre solidaires localement alors que la Ville de Marseille vient décimer les équipes associatives en pratiquant des politiques des salaire impossibles à suivre par les associations
  • Nous demander d'investir dans la qualité qui coute, alors que les financements communaux ne prennent plus en charge la totalité des heures réalisées.
  • Assurer des obligations légales couteuses (Egalim) alors que le contexte de l'inflation n'est pas suffisamment pris en compte (+ 40% de tarif EDF, +10% de coût achat alimentaire)"

Un besoin d’aide criant
Désireux de continuer à proposer un accueil de qualité et tout bonnement de ne pas disparaître, ils sollicitent donc l’aide de la Caf des Bouches-du-Rhône, de la Pmi et de Sophie Guérard : « Nous avons besoin, dans ces circonstances très difficiles, d'établir une collaboration au long cours avec vous, institutions décisionnaires locales, pour continuer à croire que nous pouvons sauver ce secteur fondamental de l'accueil collectif petite enfance, porteur d'enjeux sociétaux majeurs ». Et demandent l’organisation d’une rencontre multi-partenariale dans les plus brefs délais.

Voir ci-dessous la lettre des adhérents marseillais d'Accent Petite Enfance
Article rédigé par : CF
Publié le 21 mai 2024
Mis à jour le 21 mai 2024