Nettoyage éco-responsable en crèche : une étude prouve son efficacité

Les produits éco-responsables permettent-ils d’assurer un nettoyage suffisamment efficace en crèche ?  Les risques de contamination bactérienne ne sont-ils maintenus à un niveau acceptable ? Pour en avoir le cœur net, et sans a priori, l’association Label Vie a co-piloté une étude statistique fiable pour apporter une réponse scientifiquement prouvée à cette question. Les résultats de cette étude préliminaire sont plutôt très encourageants.
Écolo Crèche qui s’appelle désormais Label Vie, en collaboration avec la faculté de médecine de Nancy et avec le soutien de la PMI des Hautes Alpes, a lancé une étude visant à vérifier l’efficacité des méthodes éco-responsables pour le nettoyage des surfaces en crèche. L’idée était de savoir si le non emploi de substances chimiques (dont on connait la toxicité) permettait néanmoins de maitriser la qualité microbiologique des surfaces. Et donc si les produits naturels ont une réelle efficacité. Et s’ils permettent d’assurer la sécurité sanitaire de l’établissement en maintenant un niveau de contamination bactérienne compatible avec l’accueil des jeunes enfants.

4 crèches, 1656 prélèvements
Pour cette étude - la première de ce genre - Écolo crèche s’est rapproché du DHREAS (Département de l’Hygiène, des Risques Environnementaux et Associés aux Soins) de l’Université de Lorraine et de la PMI des Hautes-Alpes, très sensibilisée à ces questions. Quatre crèches, volontaires du département sont donc rentrées dans le protocole. « Ces crèches volontaires n’utilisaient pas les mêmes produits précise Claire Grolleau-Escriva, présidente de Label Vie (qui gère les labels Écolo Crèche et Eco accueil petite enfance). On est vraiment partis de leurs pratiques de terrain. Certaines utilisaient des produits éco labellisés, d’autres de produits très simples comme le bicarbonate, le vinaigre blanc ou encore le savon noir ».

Durant six mois, 1656 prélèvements ont été réalisés sur 552 points de prélèvements définis conjointement par le DHREAS et la PMI, à savoir les postes de change, la cuisine, les tables et jouets. « Les prélèvements ont été faits par les services d’hygiène du département des Hautes Alpes selon un protocole défini par l’université de Nancy qui les a ensuite analysés statistiquement » précise encore la présidente de Label Vie.
Dans le prélèvement étaient recherchés trois types de bactéries : la flore (ou germes totaux) qui pouvait donner une idée de la contamination générale, les entérobactéries (on les retrouve dans l’intestin de l’homme notamment) et les staphylocoques dorés qui sont pathogènes.

Des premiers résultats satisfaisants
Au vu des premiers résultats enregistrés, une démarche d’entretien écoresponsable permet de maîtriser la charge microbienne tout en respectant la santé des enfants et des professionnels. Pour Claire Grolleau-Escriva, cette étude, qui n’est pas une étude comparative (efficacité des produits chimiques vs produits naturels), est très importante car il y a eu vérification statistique. On a mesuré les développements microbiens (il y en a toujours) et on a constaté qu’ils atteignaient un niveau acceptable, satisfaisant ce qui permet d’assurer l’hygiène dans les crèches via des produits moins agressifs que ceux issus de la pétrochimie.

« Notre démarche explique encore Claire Grolleau -Escriva c’était aussi de redonner un regard critique sur les pratiques quelles qu’elles soient ». Les produits naturels ou éco-responsables, c’est très bien mais pas question de mettre en danger les jeunes enfants par une hygiène douteuse. Une étude donc utile tant pour les sceptiques que pour les fans du tout naturel.

Quelle suite donner à ces  premiers résultats ?
« Nous aimerions faire une étude plus large et monter une étude épidémiologique qui mesure l’impact de l’utilisation des produits naturels sur la santé des enfants et des professionnels. » précise La présidente de Label Vie. Faut-il encore trouver les financements pour les réaliser car ce sont des études longues, sérieuses et … coûteuses.
Si effectivement cette étude préliminaire n’évaluait que la charge microbienne des surfaces en crèches après éco-nettoyage, l’Association sait déjà que les crèches engagées dans le Label Écolo Crèche connaissent moins d’absentéisme tant du côté des professionnels que des enfants qui sont moins souvent malades.


Consulter les résultats détaillés de l’étude
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 09 juillet 2018
Mis à jour le 09 juillet 2018