Mycoplasma pneumoniae : quels risques pour les bébés ?
Qu'est-ce que le Mycoplasma pneumoniae ?Le Mycoplasma pneumoniae est une bactérie responsable principalement d’infections des voies respiratoires supérieures (angines, pharyngites…) ou inférieures (pneumonie, pneumopathies, etc.) qui se transmet par voie respiratoire, via les gouttelettes d'une personne contaminée vers une personne saine. Elle serait responsable, selon Santé Publique France, de 30 à 50 % des pneumonies aiguës communautaires (contractées en dehors de l'hôpital, ndlr.) chez les enfants. Aussi impressionnant soit-il, ce chiffre doit, selon le Dr. Werner, être mis en perspective. « Les pneumonies sont les formes les plus graves de ces infections, mais elles se traduisent, dans une majorité écrasante des cas, par des petits rhumes », rappelle-t-il. Et de préciser, que souvent avec cette bactérie, infection ne rime pas avec maladie : « Par exemple, sur 100 personnes qui seraient testées aujourd'hui, 25 à 30 % seraient porteuses de la bactérie et seules 2,5% seraient malades » !
Infections à Mycoplasma pneumoniae : les bébés souvent épargnés !Parmi elles, les enfants seraient donc les plus susceptibles de développer des affections respiratoires aiguës. Les premiers concernés : « les enfants de 5 à 15 ans, voire même entre 10 et 15 ans », rappelle le pédiatre. Les bébés, quant à eux, seraient très largement épargnés : « seules 5 à 10 % des infections respiratoires bactériennes à l'origine d'une détresse respiratoire sont dues au Mycoplasma pneumoniae », précise-t-il ainsi.
Comment expliquer ce phénomène ? « Les tout-petits bénéficient de la protection des anti-corps maternels pendant leurs premiers 9 à 12 mois, ce qui expliquerait qu'ils soient épargnés par ces infections, comme c'est le cas avec d'autres grandes maladies infantiles. Cependant, on ne s'explique pas pourquoi, elles ne touchent pas plus les enfants de 1 à 5 ans. On sait juste qu'à ces âges, les enfants sont plus susceptibles d'être contaminés par le pneumocoque » explique-t-il tout en rappelant toutefois que certains petits sont plus à risque (enfants ayant un déficit immunitaire, atteints de mucoviscidose, etc.), comme c'est, là encore, le cas pour les autres maladies infantiles.
Mycoplasma pneumoniae : les signes à surveiller chez les bébésQuelques symptômes usuels (bébé enrhumé, nez qui coule, fièvre légère) peuvent être indicatifs d'une infection au Mycoplasma pneumoniae, qui peut souvent être tout à fait bénigne et ne nécessiter aucune prise en charge.
Toutefois, deux signes doivent engager les parents à consulter au plus vite et donc être surveillés de près pendant l'accueil en collectivité, à savoir :
- une détresse respiratoire : elle peut se manifester chez le tout-petit par une respiration plus rapide qu'à l'accoutumée, une difficulté apparente à respirer, des narines qui semblent grandes ouvertes à l'inspiration, le thorax creusé.
- des difficultés alimentaires : « si l'enfant passe 24 h en-dessous de 50% de la ration alimentaire habituelle, il faut consulter », martèle le pédiatre. D'où l'importance de transmissions particulièrement précises sur ce point quand les enfants accueillis semblent malades, "même si la place d’un bébé malade n’est pas la crèche !", rappelle-t-il aussi.
Infections à Mycoplasma pneumoniae : les traitements chez le tout-petitComment sont pris en charge les tout-petits infectés ? En la matière, pas d'ordonnance unique : tout va dépendre de l'examen par le pédiatre. Ainsi, « très souvent, l'enfant guéri seul. S'il y a une fièvre trainante, on peut donner un traitement d'appoint », continuer le Dr. Werner. En revanche, si une pneumonie ou une pneumopathie est diagnostiquée, un traitement antibiotique macrolide comme la Clarithromycine sera prescrit. Et au pédiatre de marteler : « en cas d’infection par Mycloplasma, l'amoxcilline - et toutes les autres pénicillines – ne marchent pas ! ».
Mycoplasma pneumoniae : les bons gestes en collectivitéPour le pédiatre, inutile donc de s'alarmer face au Mycoplasma pneumoniae, dans les structures d'accueil ou chez l'assistante maternelle. D'ailleurs, la bactérie ne fait pas l'objet d'un protocole particulier (ni d'une éviction des enfants). Dès lors, pour le pédiatre, les mesures barrières et d'hygiène habituellement mises en place en période épidémique sont généralement suffisantes, à savoir :
- se laver régulièrement les mains,
- porter le masque dès les premiers symptômes d'infection,
- aérer fréquemment,
- nettoyer régulièrement les objets en contact avec les enfants,
- désinfecter régulièrement les surfaces et particulièrement celles du change.
Par ailleurs, pendant l'accueil, une attention particulière doit être portée aux enfants symptomatiques, même si là encore, il n'y a pas de précautions spécifiques au Mycoplasma pneumoniae à prendre. Comme dans bien d'autres maladies infantiles, il est important pour les professionnels de la petite enfance, comme pour les parents de :
- laver le nez des enfants fréquemment,
- leur proposer à boire à intervalles réguliers,
- fragmenter les repas si besoin,
- surveiller les signes alarmants qui doivent faire l'objet d'une prise en charge d'urgence (pauses respiratoires, malaises, lèvres bleues), mais qui restent extrêmement rares dans ce type d'infections
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