Horaires atypiques : un tour de France des bonnes pratiques

Mercredi matin, dans le cadre de la conférence des familles, Eric Chenut, le nouveau président de la Mutualité Française a remis à Adrien Taquet le guide « Tour de France des solutions d’accueil en horaires atypiques ».  C’est en février dernier que le secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux familles avait « passé commande ».  Un guide résolument pratique qui fait un honnête état des lieux de ce qui  est mis en place et qui marche !

Répondre aux besoins de 13 millions de parents travaillant en horaires atypiques
En France, environ 13 millions de personnes travaillent en horaires décalés et ont besoin d’un mode d’accueil « à horaires atypiques ». 90 % de ces travailleurs disent rencontrer des difficultés pour trouver un mode de garde adapté. C’est pourquoi Adrien Taquet avait confié une mission à la Mutualité Française, pionnier en la matière (notamment avec le système Mamhique) pour recenser les bonnes pratiques afin qu’elles puissent faire école.
 En février dernier, lors d’un entretien croisé, le secrétaire d’État et le président de la Mutualité Française avaient alors précisé leurs intentions et convictions. Adrien Taquet avait expliqué :« 
Il y a dans notre pays des personnes qui travaillent très tôt (le personnel d’entretien par exemple), certaines finissent tard (dans l’hôtellerie, la restauration), d’autres sont absentes plusieurs jours (je pense au personnel navigant des compagnies aériennes, aux routiers… Et pour toutes ces familles peu de solutions pour faire garder leurs enfants existent. (…) Lors d’un voyage en Finlande, j’ai pu visiter des crèches à horaires atypiques, c’est-à-dire ouvertes 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Il est dans certains cas possible d’y laisser ses enfants de moins de 6 ans, plusieurs jours d’affilée (…) Et après quelques années, les Finlandais se sont aperçus que ce sont les populations les plus fragiles et les plus précaires qui bénéficient de ces dispositifs. »
Et Thierry Beaudet avait souligné : « A travers ce guide nous allons essayer d’embrasser l’ensemble des solutions : collectives, individuelles et mixtes. Nous allons avoir trois grands objectifs. D’une part nous allons exposer le bénéfice pour l’entreprise ou la collectivité de proposer de tels dispositifs à leurs employés. (…)  Le deuxième objectif c’est de présenter les grands types de solutions d’accueil avec l’idée que les meilleures sont celles qui sont au plus près des personnes et des territoires. Il ne s’agit pas de présenter des modèles. (…) Le troisième point enfin c’est en fonction des expériences des uns et des autres – pas seulement des mutualistes- de recenser l’ensemble des activités existantes et de mettre en évidence les facteurs-clefs de succès et les écueils à éviter. » Des propos et intentions confirmés lors de la remise du guide par son successeur

Pas de modèles ou modes d’emploi mais des initiatives inspirantes
Mission accomplie, le guide présenté hier répond parfaitement à ces objectifs. Destiné aux élus, aux collectivités locales et aux employeurs publics ou privés qui souhaitent mieux répondre aux besoins des parents et des enfants. Pas de mode d’emploi, juste des exemples inspirants, ce qui est déjà beaucoup. Trois types de solutions sont recensées. Certaines sont classiques, d’autres plus innovantes. Tout un panel de solutions avec leurs points forts. Il y a bien sur le recours aux assistantes maternelles exerçant à leur domicile ou en MAM - elles sont souvent en première ligne (selon une enquête de l’Ufnafaam 61 % des assistants maternels exerçant en horaires atypiques disent accepter ces horaires par choix, 39 % par obligation) ou à la garde d’enfants à domicile.  A noter que l’accueil en amplitudes horaires larges est facilité en MAM grâce à la délégation d’accueil.
Il y a les accueils proposés par des structures collectives (crèches ou micro-crèches) proposant des larges amplitudes horaires voire du 24h/24h. Et le guide note que certaines micro-crèches Paje jouent le jeu et sont assez à la pointe dans ce type d’accueil… sans doute explique-t-il parce que leur taux d’encadrement est moins contraignant qu’en crèches. Ainsi un seul professionnel peut accueillir jusqu'à 3 enfants. A noter qu’une expérimentation est prévue dans la réforme : la possibilité d’avoir un seul professionnel lors de l’accueil du matin pour 3 enfants dans les crèches qui proposent un accueil en horaires atypiques. Voilà qui devraient permettre de lever bien des freins selon les gestionnaires. Car force est de constater qu’avoir deux professionnels dès le premier enfant accueilli à 7h du matin par exemple est assez coûteux… et peu « rentable » pour la structure.
Et puis il y a les solutions hybrides mixant les deux types d’accueil et différents modes de financements. Sans doute les plus compliquées à mettre en oeuvre mais les plus en adéquation avec les besoins des familles et le respect des rythmes des jeunes enfants.  C’est le fameux système mamhique mais aussi - et le secrétaire d’État a pris soin de les citer et saluer lors de la remise du guide- , c’est Parentbouge à Rennes qui combine l’accueil collectif et à domicile en mixant financements publics et privés ; c'est à Lamballe Terre et Mer, des Cesu financés par la communauté d’agglomération ou encore à Toulouse l’Enfanfare qui propose un service de garde à domicile 24 h sur 24 , 365 jours sur 365, accessible à toutes les familles grâce à un système de tarification calqué sur celui du tarif PSU en crèche.

Consulter et télécharger le guide ci-dessous.




 
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 07 octobre 2021
Mis à jour le 13 janvier 2023