Journée de la non violence éducative : la mobilisation continue

Aujourd'hui, lundi 30 avril, se tient la quinzième Journée de la non violence éducative. A l’origine de cette manifestation, les efforts de l’organisation américaine EPOCH (End Physical Punishment for Children) pour attirer l’attention de tous sur les châtiments corporels à l’encontre des enfants. En 2001, une initiative mondiale est lancée avec le soutien des Nations-Unies, appelée « End all Corporal Punishment on Children ». Puis en 2004 en France, Catherine Dumonteil-Kremer et l’association de soutien à la parentalité La Maison de L’enfant créent une journée pour promouvoir d’autres façons d’élever ses enfants - sans claque, ni fessée, sans chantage, sans menaces et sans punition. Elle vise donc à sensibiliser et lutter contre les violences éducatives ordinaires (VEO).

Des initiatives partout en France
Coordonnée par La Maison de L’enfant, la Journée de la non violence éducative a lieu chaque année autour du 30 avril et dépasse les frontières. Des parents et des professionnels de France, de Belgique, d’Italie et de Suisse organisent des temps de rencontre et d’échange très variés* : pique-niques, réunions, stands d’information, expositions, conférences d’experts, ateliers de Communication Non-Violente (CNV), spectacles, échanges de textes…
Ainsi la crèche associative Les Souriceaux à Villeneuve d’Ascq organise aujourd’hui sa deuxième édition l’événement. Elle propose tout au long de la journée des ateliers sur le thème de la non violence éducative : ateliers autour de l’alimentation, des émotions de l’enfant, des limites éducatives, du sommeil ; projection du film « Amour et châtiment » de Michel Meignant et des documentaires d’Anne Jochum « Conflit… Tonnerre ça gronde » et « Dis-moi s’il te plaît » ; stands et conférences.

Un projet de loi en stand by
La mobilisation contre les VEO est aussi politique : des députés ont tenté à plusieurs reprises de faire adopter un texte de loi interdisant tout forme de violence envers les enfants. En effet la France est l’un des derniers pays d’Europe à ne pas avoir encore légiféré sur le sujet. Ainsi en février dernier, les députés Maud Petit (MoDem) et François-Michel Lambert (LREM) ont déposé une proposition de loi à l'Assemblée Nationale visant à interdire les VEO - soutenue par de très nombreux députés, personnalités et associations telles que la Fondation pour l’Enfance, Stop VEO et OVEO. Malheureusement le projet n’a pas été inscrit dans la dernière niche parlementaire du parti et ne sera donc pas discuté pour l’instant. Mais le combat ne s’arrête pas pour autant tient à souligner Maud Petit. « On ne doit pas baisser les bras ! Avec François-Michel Lambert nous travaillons à trouver d’autres moyens d’action ». Précisant qu’ils sont en contact avec des cabinets de l’Elysée et qu’elle a déjà rencontré un conseiller de Benjamin Griveaux, porte-parole du Gouvernement. « Nous réfléchissons aux axes sur lesquels nous devons faire passer le message au public et trouver les bons arguments », explique la députée.

*Chacun peut faire part de son initiative à l'association via cette adresse mail : journeedu30avril@yahoo.fr


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Article rédigé par : A.B.B.
Publié le 30 avril 2018
Mis à jour le 09 décembre 2019