Porter ou ne pas porter les enfants qui nous sont confiés ?
Porter l’enfant accueilli pour le rassurer
Porter le tout-petit qui nous est confié permet de le rassurer afin qu’il se sente en sécurité. Lors de la période d’adaptation, il est essentiel de le mettre en confiance, car il entre dans un monde inconnu peuplé de nouvelles personnes. Cela passe par la posture bienveillante de la professionnelle : la présence dans les bras ou juste à côté en fonction de ce que l’enfant peut tolérer lors de cette période. Il faut également prendre en compte la réalité de terrain et la disponibilité que nous devons avoir pour chacun des enfants.
Certains disent qu’il faut laisser pleurer le bébé pour qu’il apprenne, qu’il soit autonome. Mais apprendre quoi ? Qu’on ne peut pas répondre à son besoin de sécurité ? Un enfant qui n’est pas sécurisé aura plus de mal à aller jouer, à profiter de l’environnement qui lui est proposé lorsqu’on l’accueille, et même à se sentir bien dans un moment de sommeil. C’est pourquoi il est si important de reconnaître les besoins de l’enfant et d’y répondre. il se tournera avec plus de facilité vers le monde. C’est en sécurisant l’enfant que nous favorisons son autonomie, qu’il découvrira en toute quiétude l’environnement qui l’entoure et sera ouvert aux relations avec autrui. En effet, se sentant en confiance, il acquiert ce que l’on appelle une sécurité de base et pourra ainsi exprimer toutes ses compétences.
Porter l’enfant pour qu’il « recharge ses batteries »
Par ailleurs, porter l’enfant peut aussi permettre aux petits explorateurs de se reposer un peu. Parfois les petits qui crapahutent beaucoup ont du mal à s’arrêter ne serait-ce qu’un tout petit moment. Proposer à l’enfant un temps calme dans les bras pour faire une pause, quelques minutes au milieu de ses jeux avant de le laisser repartir explorer, lui permet de « recharger les batteries ».
Porter l’enfant en écharpe ou en porte-bébé
En collectivité, les auxiliaires de portage (écharpe, sling ou porte-bébé physiologique) sont un outil de plus pour permettre aux enfants accueillis d’être sécurisés. Ils ont toute leur place dans l’accueil des jeunes enfants par les professionnels. Non utilisé en systématique mais en fonction des besoins, le portage avec un auxiliaire de portage présente l’avantage de libérer les bras de la professionnelle, de porter le bébé dans une position contenante, rassurante, et d’apporter un réel confort aux professionnelles. L’auxiliaire de portage n’est là que pour remplacer les bras. A partir du moment où cet outil va être utilisé en structure, il est intéressant que cela parte d’un projet d’équipe, en concertation avec les parents. L’idée : leur expliquer l’intérêt du portage au sein de la structure, qui est différent du portage par un parent à la maison ou pour se déplacer. Les professionnelles peuvent être accompagnées dans leur réflexion par une monitrice de portage afin d’avoir une information fiable sur le sujet et apprendre à utiliser les différents auxiliaires de portage existants.
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Savoir quand ne plus porter le bébé
Porter est donc une manière de porter attention au bébé. Savoir poser le bébé, c’est aussi être conscient des limites : porter attention autrement. Sécuriser l’enfant par le portage, oui. Pour l’amener à s’ouvrir aux autres, à l’environnement. En collectivité notamment, mais aussi chez son assistante maternelle, un enfant endormi sera ensuite mieux posé dans son lit que gardé à bras ou dans une écharpe de portage. Ceci afin de préserver son sommeil, de l’amener à une sécurité dans l’environnement et pour que la professionnelle puisse garder une disponibilité pour d’autres enfants.